Myosotis Lutece

Sachant que François Stifani faisait de fréquents allers-retours entre le sud et Paris, nous avions conseillé au « Canard enchaîné » d’enquêter directement à la source, ce que le journaliste de l’hebdomadaire satirique s’est empressé de faire comme le prouve notre photo exclusive !

A la demande de nombreux Frères, nous ne pouvions pas résister, non plus, au plaisir, de vous retranscrire l’article de Didier Hassoux paru dans le « Canard enchaîné » numéro 4782 du 20 juin 2012.

Suite à son enquête et à la mise en évidence des dépenses somptuaires du Lapin crétin en chef, nous pensons, plus que jamais, que la non ratification des Comptes, la non approbation du Budget 2013 et la non ratification du Grand Manipulateur est un impératif.

Le Patron de la Grande Loge trop bien logé

C’est « Dallas », chez les francs-maçons de la Grande Loge nationale française (GLNF), deuxième obédience de l’Hexagone, avec plus de 40 000 frères revendiqués. Depuis deux ans, son quotidien est celui d’un feuilleton à rebondissements, où se mêlent contestations, exclusions, nominations d’un administrateur judiciaire, scissions, condamnations de « loges sœurs » à l’étranger et imbroglio immobilier et financier.

Déjà contesté en 2011, François Stifani, le grand maître sortant, était allé chercher le soutien de frères africains, et notamment du très démocrate Ali Bongo.

Le prochain épisode est programmé le 23 juin, avec une assemblée générale et l’élection du grand maître. A moins que la justice - profane - ne renvoie ce scrutin à de jours meilleurs.

En cause, à l’origine, un investissement immobilier audacieux décidé par François Stifani. Le 22 septembre 2008, « Stif » - son sobriquet en maçonnerie -, élu depuis un an, a l’idée d’investir dans un appartement avenue de Wagram, à Paris. Seuls ses proches sont au parfum. Coût de l’acquisition : près de 2 millions, auxquelles s’ajoutent quelque 600 000 euros pour « transformation et rénovation ». Ce n’est pas que la GLNF soit dans la gêne, mais les vénérables et autres mamamouchis à tablier ne comprennent pas le sens de l’opération immobilière. Stifani la justifie en assurant avoir besoin d’un lieu discret pour les rencontres qui ne le sont pas moins. Une sorte de garçonnière pour grands de ce monde.

La tête dans les étoiles

La fronde des rebelles est telle que le grand maître est contraint de remettre l’appartement sur le marché. Selon un tout récent rapport d’expertise comptable (daté de juin 2012), cette vente réalisée le 24 novembre 2011 a rapporté 2,8 millions à la loge. Soit une opération quasi blanche. Mais, entre-temps, Stifani a fait son nid.

Lors de ses séjours parisiens (au moins deux jours par semaine), notre franc-maçon en chef loge dans un hôtel 4 étoiles…à deux pas de l’Etoile. Selon les factures que « Le Canard » a consultées, entre le 1^er septembre 2009 et le 31 août 2010, la GLNF a dépensé 54 935 euros, exactement, pour le repos physique et spirituel de son grand maître. Sans compter les petits déjeuners.

Cette folie des grandeurs et ces déboires immobiliers, Stifani ne les évoque même pas dans sa lettre et le message vidéo adressés, le 17 juin à l’heure de la messe dominicale, à ses « chers frères ». Le clip de seize minutes et vingt-hui secondes (!) est tout à sa gloire. Sur fond de musique martiale, Stif se présente comme une figure de l’histoire du XXI^e siècle, une sorte de petit père de la maçonnerie « à la réussite professionnelle exemplaire » et doté d’« une femme aimante et cinq enfants ». Autant dire : un saint.

Dans sa bafouille, au style ampoulé, le grand maître reconnaît tout de même l’existence d’« un délitement » de l’obédience. La faute, écrit-il, à la crise mondiale. Lui n’est « pas la cause de ce triste épisode ». « Pas plus, ajoute-t-il, que Louis XVI ne fut à l’origine de la Révolution française. »

Toutes proportions gardées…

Didier HASSOUX - tiré du «Canard enchainé» n°4782 du 20 juin 2012

NewsLetter du Myosotis Lutèce : Jeudi 21 juin 2012